La Médecine traditionnelle chinoise en France n’a rien à voir avec la bio médecine occidentale : Pourquoi les opposer ?
La médecine traditionnelle chinoise n’établit pas de « diagnostic » au sens de la Médecine occidentale mais effectue des bilans énergétiques. Ces bilans permettent de déterminer l’origine d’un déséquilibre. Le praticien ne recherche pas une thérapeutique mais un principe de traitement selon des syndromes propres à la médecine chinoise. C’est une « étude » holistique du fonctionnement de la personne tant sur les plans physique qu’émotionnel. En cas de maladie, il réoriente le patient vers un médecin, seul habilité à la pratique de médecine occidentale.
1°) UN « BILAN ENERGETIQUE » NE RESSEMBLE EN AUCUN CAS A UN « DIAGNOSTIC MEDICAL »DE LA MEDECINE OCCIDENTALE
Prévention et bien-être
La consultation de médecine traditionnelle chinoise accueille des patients venant avec leur diagnostic médical souvent déjà bien établi. En effet, ils ont presque toujours consultés en première intention la médecine occidentale. Il est donc assez rare que le praticien de médecine chinoise soit confronté à un patient présentant un cas de maladie aiguë. Les diarrhées aiguës, les rhumes, les grippes par exemple sont toujours traitées en amont par le système médical occidental.
Le praticien de médecine traditionnelle chinoise est donc constamment confronté à des chronicités et ne se substitue donc aucunement au médecin occidental. Aucun patient ne vient donc pour un « diagnostic» et encore moins pour un « avis médical » qui pourrait lui faire faire un choix autre que celui de son BIEN-ETRE.
La BIO médecine occidentale permet l’établissement d’un diagnostic en utilisant des techniques modernes d’analyse pour identifier et nommer une maladie en fonction de symptômes purement médicaux décrits par les patients.
Une médecine alternative complémentaire
La médecine traditionnelle chinoise, elle, ne fonctionne pas du tout de la même manière, ni dans son enseignement ni dans son fonctionnement, et encore moins dans l’exercice du métier de praticien en MTC. Le mot diagnostic est peut-être encore utilisé dans le discours mais ce n’est absolument pas le même diagnostic que celui établi au sens occidental du terme.
Le diagnostic de la MTC est appelé le BIAN ZHENG, terme qui devrait plus être traduit comme un « BILAN ENERGETIQUE ». Il utilise l’écoute, le questionnement, le toucher, l’observation pour cerner objectivement les ressources énergétiques d’une personne, ses forces et ses faiblesses. Une fois toutes ces ressources énergétiques évaluées, le praticien de MTC se permet de les potentialiser pour harmoniser l’ensemble de ces flux. Ceci pour permettre au patient de relâcher certaines stagnations ou blocages physiques ou émotionnels, de se détendre et d’atteindre le mieux-être attendu. La MTC pratiquée en France et dans le monde n’a donc strictement rien à voir avec la bio médecine occidentale. Elle va dans le sens de la prévention et constitue une aide non négligeable à une meilleure hygiène de vie, alliant détente du corps et de l’esprit.
La Médecine traditionnelle chinoise rentre dans le champs des MAC, Médecines Alternatives Complémentaires, proposées en complément de la médecine occidentale pratiquée dans notre pays.
2°) TROUVER DES « SYNDROMES » AU SENS CHINOIS EST UN PRINCIPE DE TRAITEMENT ENERGETIQUE
Recherche de la cause du déséquilibre énergétique
La Médecine traditionnelle chinoise est holistique. Elle se place donc sur le terrain profond des personnes, sur leur mieux-être et non pas sur la maladie ou le symptôme qui sont du domaine de la bio médecine occidentale. Elle adopte un système d’analyse spécifique qui permet de retracer l’histoire, les habitudes, le vécu émotionnel et physique d’une personne. Elle définit des syndromes énergétiques qui lui sont propres : vide du Qi du Poumon, Vent du Foie, Dysharmonie Foie-Rate…
Il n’y a donc aucune similitude entre la MTC en France et la BIO médecine.
Les consultations en médecine traditionnelle chinoise en France visent donc à aider le patient à rééquilibrer ses propres énergies. La MTC participe donc au déblocage de zones spécifiques, méridiens ou points d’acupuncture, pour permettre une harmonisation de l’ensemble des flux énergétiques du corps.
Nous sommes donc très loin de l’objectif purement « médical » de la médecine occidentale.
L’objectif n’est pas d’éradiquer un symptôme mais de ré-harmoniser le corps dans son ensemble.
Harmonisation des flux énergétiques
Cette énergie, que nous l’appelons « QI », doit permettre à chacun de se protéger, de se réchauffer, de faire circuler ce qui stagne dans son corps. La circulation du « QI » doit donc se voir comme une aide pour relancer tout ce qui pourrait être en stagnation dans le corps d’un patient et ainsi lui permettre de retrouver équilibre et mieux-être.
Le travail d’un praticien de médecine chinoise se situe donc en surface (BIAO : terme chinois utilisé pour décrire l’aspect superficiel) et ne touche pas aux organes.
Le rôle du praticien de médecine traditionnelle chinoise est de faire circuler un élément totalement inconnu ou ignoré par la médecine moderne, l’énergie ou « QI », afin de ré-harmoniser un flux énergétique perturbé conduisant à un mal-être.
3°) UTILISER LES « OUTILS ANCESTRAUX CHINOIS »
La Médecine traditionnelle chinoise utilise des outils spécifiques à sa pratique au même titre que la BIO médecine occidentale.
Les outils du praticien de médecine traditionnelle chinoise peuvent tous s’avérer efficaces : les mains, les doigts, les aiguilles d’acupuncture, les KAO ou MOXAS, les ventouses, les guashas…
La Bio médecine utilise, elle, un éventail d’outils différents qui vont du scalpel aux scanners en passant par la radiographie, les prises de sang ou les analyses d’urines, la chimie pharmaceutique….
Les actes médicaux définis par le Code de santé
En France, seul un médecin a le droit de réaliser certains actes qui sont décrits comme « médicaux ». Tous les actes réservés aux médecins sont précisément décrits dans un article du Code de Santé entériné par Loi du 6 janvier 1962 fixant la « liste des actes médicaux ne pouvant être pratiqués que par des médecins ».
Or, l’acupuncture, les aiguilles d’acupuncture, les aiguilles utilisées pour le piercing des oreilles par les bijoutiers, celles utilisées par le « piercing » sur le corps ou même pour les tatouages ne rentrent pas dans la description de la loi du 6 Janvier 1962 au même titre que tous les autres outils de la MTC comme les ventouses, les guashas, ou les KAO (moxibustion).
L’acupuncture n’est pas un acte défini dans le code de santé
Ces dernières années, quelques modifications ont été apportées à cette Loi sans jamais y introduire l’acupuncture comme un « acte médical » (Loi no 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, aussi appelée Loi KOUCHNER ou la Loi de modernisation de système de santé du 26 Janvier 2016 de Marisol TOURAINE).
L’acupuncture n’est donc en aucun cas une pratique réservée à l’usage exclusif des médecins.
Ce ne sont aujourd’hui que certaines jurisprudences qui sont retenues pour justifier une exclusivité d’usage infondée mise en avant par des avocats ayant abusivement interprété la loi afin d’amener l’acupuncture sur le terrain du médical. L’acupuncture est une science millénaire dont le seul but est de travailler sur un terrain énergétique et superficiel. La notion « médicale » ne peut donc absolument pas être comparée à la notion « énergétique ».
4°) L’ACUPUNCTURE N’EST PAS EXERCEE DANS LE MONDE UNIQUEMENT PAR DES MEDECINS ? POURQUOI SERAIT-CE DIFFERENT EN FRANCE ?
Recherche d’une cause et non d’une maladie…
Depuis de nombreuses années, beaucoup de médecins se forment dans les écoles de médecines chinoises au même titre que des non-médecins. Ils suivent une formation longue et sérieuse en passant tous les mêmes examens. Ils n’ont pas plus de difficultés ou de facilités.
Malgré tout, les médecins se trouvent confrontés à un changement radical dans leur manière de raisonner puisque le métier est totalement différent puisqu’il faut l’aborder par l’étude de l’équilibre énergétique. Ce domaine étant méconnu ou ignoré de la médecine occidentale. Il leur faut revoir l’intégralité de leur méthode d’analyse en comprenant que l’on ne fait plus de diagnostic. On ne recherche plus une maladie mais plutôt une cause (l’origine d’un déséquilibre énergétique).
Méthode holistique et préventive…
La médecine traditionnelle chinoise est une méthode holistique globalisant le corps. Elle recherche les flux énergétiques perturbés qui ne circulent plus correctement ou qui s’obstruent. Elle est donc avant tout préventive puisqu’elle vise à lever les déséquilibres en présence (grâce à l’acupuncture, aux massages ou automassages ou changements d’hygiène de vie), avant qu’ils n’aient un impact trop grand sur l’état physique ou émotionnel de la personne.
Nous sommes donc très loin de la médecine occidentale qui traite un symptôme isolé alors que la MTC se concentre sur la globalité du corps et de la personne.
Diplômes universitaires vs écoles de MTC
Depuis peu, les médecins ont la possibilité de suivre des cours à la faculté de médecine au travers d’un DU (Diplôme Universitaire) d’acupuncture qui leur enseigne les bases de la MTC en quelques week-ends répartis sur 2 ou 3 ans et totalisant un peu plus de 300 heures d’enseignement.
Les écoles traditionnelles de médecine chinoise s’organisent pour former des praticiens sur 5 ans avec plus de 4000 heures d’enseignements. Elles intègrent quelques centaines d’heures de formation à la médecine occidentale qui permettent de bien comprendre l’énorme différence d’analyse qu’il existe dans ces deux médecines. Beaucoup de médecins viennent encore dans les écoles traditionnelles, malgré la création du DU d’acupuncture, pour y trouver des sources d’enseignement qu’ils ne retrouvent pas en faculté.
L’acupuncture, une spécialité exclusive des médecins?
Le DU d’acupuncture est une bonne chose. Il offre une ouverture d’esprit sans précèdent à des médecins qui apprennent à concilier la BIO médecine occidentale et la médecine traditionnelle chinoise. Cependant, ce n’est pas parce qu’un professionnel de médecine occidentale décide d’acquérir des connaissances supplémentaires qu’il faut automatiquement octroyer le monopole de ces pratiques au corps médical exclusivement.
Ainsi, il suffirait donc que les médecins décident de se former à la podologie pour faire disparaitre les podologues en prétendant qu’il faut obligatoirement être médecin pour établir un diagnostic de podologie.
Il suffirait aussi qu’un médecin se spécialise en diététique pour immédiatement rayer de la profession les diététiciens sous prétexte encore qu’ils ne sont pas médecins et ne peuvent par conséquent pas établir un diagnostic diététique.
Et la liste peut s’étendre indéfiniment sur toutes les spécialisations : naturopathes, en ostéopathes, en opticiens, audioprothésistes…….
A chacun son expertise
Il serait donc aberrant de penser qu’un médecin est plus à même de puncturer une aiguille d’acupuncture qu’un non médecin qui aurait suivi la même formation. L’acupuncture, comme toutes les techniques de médecine chinoise, n’a rien de « médical ». Un médecin n’est pas plus performant avec une aiguille sous prétexte qu’il a suivi une formation essentiellement médicale. Il y a même fort à parier que ces longues années d’études de médecine soient un frein à sa compréhension du domaine énergétique et de la médecine traditionnelle chinoise dans son ensemble.
Tous les métiers nécessitant un « diagnostic spécifique » (et non un « diagnostic médical ») devraient-ils être le monopole des docteurs en médecine s’ils décidaient de se spécialiser ? Tout cela est absurde !
Les médecins sont des experts dans le domaine médical vu sous l’angle de la médecine occidentale. Les praticiens de MTC le sont dans le domaine de l’énergétique chinoise vue sous l’angle de la MTC. Et si ces praticiens détectent ou soupçonnent un déséquilibre majeur devant être traité médicalement, ils réorientent automatiquement les patients vers les spécialistes de la médecine occidentale.
5°) CONCLUSION
En conclusion nous pouvons donc dire qu’un médecin occidental n’a pas le monopole d’une aiguille d’acupuncture, de piercing ou de tatouage. Il a encore moins celui du mot diagnostic lorsque ce terme est vu sur le plan énergétique. Domaine qui lui est méconnu et sur lequel il ne sait pas travailler sans réapprendre totalement un nouveau métier.
Cessons donc d’opposer systématiquement ces deux pratiques. Il est grand temps d’arrêter ces batailles inutiles. Travaillons plutôt dans le sens du mieux-être de la personne en collaborant, en synergie et en bonne entente, entre les praticiens de médecine traditionnelle chinoise et les médecins.
Le praticien de médecine traditionnelle chinoise sait, lui, travailler avec des aiguilles d’acupuncture en faisant un bilan énergétique préalable sans interférer sur la thérapeutique au sens de la BIO médecine occidentale.
Gardons chacun nos spécificités et essayons, comme le recommande l’OMS, de travailler en synergie pour se permettre de trouver parfois plus de solutions dans l’intérêt de notre société et surtout dans l’intérêt du mieux-être des patients.
Jean-Marc TRIBOULET jm@shentao.fr